Qu’il s’agisse de tendre vers un mode de vie plus sain, de protéger notre planète ou de savoir ce qui se cache dans nos assiettes, la tendance BIO et l’achat auprès des producteurs locaux, séduisent de plus en plus les consommateurs belges.
Entre 2010 et 2020, les magasins spécialisés « bio » n’ont cessé de se développer en Wallonie avec une évolution estimée à + 93%* ! Et ça ne risque pas de diminuer, notamment avec le nouveau Plan de développement de la production biologique en Wallonie à l’horizon 2030, déposé par le Gouvernement wallon en juin 2021. Autrement dit, on risque de voir du BIO partout et de ne plus savoir faire le tri entre les bons produits, ceux qui nous entourloupent à coup de « vert » sur leurs étiquettes ou ceux qui jouent sur les mots pour faire plus beau ! Bref, pour s’y retrouver entre labels et appellations, voici ceux sur lesquels vous pouvez compter.
« Y a des colorants pas marrants, du mazout dans les océans. Des trucs bizarres dans nos assiettes… pauvre bifteck ! » Louis Chedid mettait déjà l’accent sur ce qui dégénère sur cette terre, même au niveau alimentaire. Vous avez la musique en tête c’est ça ? « T’as beau pas être b(io) eau ouhoouhoho…, monde cinglé yeh hé hé hé » ! Ben, ne me remerciez pas, c’est cadeau ! Apparemment, bio, c’est vers là que s’en vont nos produits de consommation.
Le terme « BIO » désigne un produit issu de l’agriculture biologique. Différent du mode de production traditionnel, le procédé est naturel, n’utilise aucun produit chimique de synthèse (pesticides, les herbicides…), pas de colorants, pas d’arômes chimiques de synthèse et encore moins d’exhausteurs de goût. Même le nombre d’additifs autorisés pour la conservation est diminué de 47 contre 300 dans la méthode conventionnelle.
La labellisation BIO s’inscrit clairement dans une vision plus globale qui prend en compte : le respect de l’environnement, de la biodiversité et du bien-être animal. Le bio prône l’utilisation de matières organiques biodégradables naturelles ainsi que la rota-tion des cultures. Si l’agriculture biologique ne date pas d’hier, elle est aujourd’hui plus que reconnue et le bio va bien au-delà de cette application.
Parmi les grands secteurs exploités par le bio, on retrouve :
• L’alimentaire : fruits, légumes, céréales, viande, volaille, poisson, farines, pâtes, riz, chocolat, mais aussi les biscuits, les vins, les confitures, le pain, les jus de fruits…
• Les produits d’hygiène corporelle et les produits cosmétiques : les savons, gels douche, shampoings, crèmes hydratantes, laits corporels, dentifrices, mais aussi les brosses à dents et les cotons tiges…
• Le textile tel que le coton bio, le chanvre, la laine, la soie, le lin…
• Les produits d’entretien ménager : les désinfectants naturels, le liquide vaisselle, la lessive…
Si le BIO est jugé plus sain pour la santé (il évite notamment les perturbateurs endocriniens) et pour notre planète, les produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas forcément plus nutritifs. Hormis le lait qui contiendrait plus d’oméga 3 (les bons acides gras) et les fruits/légumes que l’on peut consommer avec leur peau pour plus de vitamines et de nutriments, la différence réside avant tout dans le traitement chimique. Et en matière de goût, c’est un facteur qui reste très subjectif.
Saviez-vous que l’utilisation du terme « bio » ou « biologique » pour des produits alimentaires est protégée et sujet à réglementations sur tout le territoire européen ? N’est donc pas bio qui veut ! Mais comment procède-t-on pour rentrer dans les rangs ? Fortement réglementé avec des cahiers de charges très stricts, le secteur bio doit répondre à des normes pas toujours évidentes et qui peuvent changer d’un pays à l’autre pour se faire labéliser.
En Belgique, pour qu’un produit soit certifié bio, il doit être contrôlé par un organisme agréé. Actuellement, on compte trois organismes d’agrément dans notre plat pays : Certisys, Tüv nord Integra et Quality partner. Chaque produit certifié est repris sur un certificat que vous pouvez vérifier sur le site www.biocerti.be. Vous y trouverez également l’ensemble des producteurs et préparateurs belges de produits certifiés bio.
Parmi les labels les plus couramment rencontrés en Belgique, on retrouve :
Le label Biogarantie Belgium
Ce label surveille et garantit la qualité biologique d’un produit bio en Belgique. Biogarantie fait bien entendu appel à des organismes indépendants pour contrôler les produits avant labellisation. Le label garantit des produits belges (locaux), cultivés de manière biologique dans le respect le plus strict des hommes, de l’environnement et des animaux ainsi que le commerce équitable.
Label « Eurofeuille » – Agriculture biologique européenne
La Commission européenne a mis en place un logo biologique afin de permettre aux consommateurs d’identifier facilement un produit certifié bio auprès d’un organisme de contrôle agréé. Cette certification garantit que les producteurs respectent des conditions strictes et que leurs produits contiennent 100% d’ingrédients issus du mode de production biologique ou au moins 95% de produits agricoles biologiques dans le cas des produits transformés.
Le label Agriculture Biologique
La marque AB est un label de certification français, au même titre que le logo biologique européen. Ce label certifie des produits 100% bio ou contenant au moins 95% d’ingrédients biologiques en cas de produits transformés. Si ce dernier n’est pas un label belge, il se trouve sur de nombreux produits qu’on retrouve dans les rayons de nos magasins bio.
Le label Eco Garantie
Ce label s’applique majoritairement aux produits d’hygiène, aux cosmétiques et aux produits d’entretien. Le label garantit l’utilisation à 100% d’ingrédients d’origine naturelle issus de l’agriculture biologique, mais également que les produits labellisés soient fabriqués à partir d’ingrédients biodégradables, sans pétrochimie ou OGM.
Le label Nature & Progrès
Ce label destiné aux producteurs et transformateurs bio indique que la production se fait de manière respectueuse de l’environnement et doit répondre aux exigences comme le respect de la biodiversité, la saisonnalité… Pour être labellisés, ils doivent donc doivent remplir un cahier des charges strictes qui reposent sur trois piliers : l’écologie, l’économie et le social.
Le Label Demeter
Ce label de certification est la marque internationale de la biodynamie (forme d’agriculture biologique à la fois holistique, régénérative et positive) certifiée. On le retrouve tant sur des produits alimentaires, cosmétiques que textiles. Il garantit que les produits sont issus de fermes 100% bio et biodynamiques, exige un profond respect du vivant sous toutes ses formes et un respect des matières premières.
Il existe bien entendu des tas de labels bio dans le monde. Cette liste ne constitue que les plus utilisés par les producteurs belges et ceux que l’on retrouve sur les produits que nous consommons chez nous. À noter que chaque produit labellisé est contrôlé tous les ans, ce qui apporte une garantie supplémentaire aux consommateurs.
On pourrait croire que dans le bio tout est bon. Et bien non ! Il ne faut pas se leurrer, un biscuit, qu’il soit bio ou non, est toujours autant chargé en sucre ! Ne vous laissez donc pas avoir par le marketing de masse qui a tendance à jouer sur votre corde sensible de parent « Il vaut mieux lui donner un biscuit bio non ? ». À cela je réponds : « Faites-les vous-mêmes vos biscuits, au moins vous contrôlez ce que vous mettez dedans et en quelle quantité ! ».
Ayez conscience de ce que vous mangez, d’où cela provient, sans pour autant tout analyser (bien que Yuka vous aide à tout scanner). Même si ce que vous convoitez se cache derrière un label certifié ou une marque connue, retenez toujours que les valeurs nutritionnelles indiquées concernent le produit « en l’état ». Autrement dit, si vous devez y ajouter de l’eau ou le cuisiner, tout risque bien de changer. Donc, ne prenez pas tout ce que vous lisez pour argent comptant.
En derniers conseils je vous dirai de cultiver vous-même, d’acheter directement à la ferme ou chez l’agriculteur et de ne pas oublier que la perfection n’existe pas ! Elle n’existait déjà pas du temps de nos arrière-grands-parents et s’ils ne sont plus là, ce n’est probablement pas à cause d’un champ de patates non bio, mais plus probablement à cause de la bêtise humaine…
*Source : http://etat.environnement.wallonie.be/contents/indicatorsheets/MEN%206.html
Marielle Botty – STRATAG’M