Avoir son nom en haut d’une affiche, faire la cover des magazines, faire le buzz sur internet ou devenir le meilleur pâtissier… beaucoup d’enfants n’en démordent pas, ils veulent devenir une star et puis voilà ! Même en devenant ados, ils restent accros à cette idée, bien que ça ne soit pas vraiment dans les plans qu’avaient prévus papa et maman…
Zoom sur cette « Star-Mania » qui fait tourner la tête de nos enfants, qu’ils soient petits ou grands ! Acteur, chanteur, comédien, humoriste, mannequin, chef-coq, pâtissier, danseur ou même TikTokeur, avec l’accessibilité du web, la couverture médiatique et la technologie d’aujourd’hui, les rêves semblent proches et l’univers des possibles aussi…
Ce qui n’est pas nouveau, c’est la capacité qu’un enfant a de penser qu’il pourra faire le métier le plus farfelu comme : chasseur de dragons, éleveuse de fées, princesse ou sorcier. Du coup, la barrière entre l’imaginaire et la réalité ne résonne pas comme une impossibilité. Alors, pourquoi ne pas devenir une star comme celles que l’on voit partout ? Pourquoi MOI, je ne le pourrais pas ?
Aujourd’hui plus qu’hier, nos enfants ont la volonté de réussir assez vite ce qu’ils font, vous l’avez remarqué non ? Ils doivent être les plus forts, les plus rapides, arriver les premiers parce que deuxième c’est trop nul… Ils ont ce besoin de se comparer aux autres pour évaluer leurs capacités : « Oui, mais Estelle, elle y arrive, elle ! », « Tu sais maman, Victor il n’est pas si fort ! ». En rêvant de paillettes et de célébrités, nos enfants recherchent à tout prix à être admirés et à attirer l’attention du monde entier s’il le faut.
• Se lancer sur YouTube et tenter de se faire repérer pour leur humour ou leurs tutos, comme la belle Gaëlle Garcia Dias.
• Être photogénique, avoir la taille fine et être élancé pour espérer se faire remarquer par une agence de mannequins.
• Faire des chorégraphies de fous comme dans « Step Up » et bouger comme Fauve ou Denitsa pour être l’étoile la plus brillante de la piste de danse.
• S’inscrire à « The Voice » et rêver que les 4 fauteuils se retournent pour avoir une carrière de chanteur comme Rihanna, Louane, Kendji, Amel, Jenifer, Nekfeu ou encore Slimane…
• Rêver que les pâtisseries qu’ils ont créées donnent envie à Cyril et Mercotte ou que leurs petits plats fassent tomber-là des cuisiniers tels que Philippe Etchebest ou Alain Ducasse.
• Prendre « Tik Tok » comme remplaçant du cours Florent et espérer percer comme acteur, danseur ou comédien comme Noholito ou Addison Rae, de célèbres Tik Tokers.
• Être influenceur comme Lea Elui qui, après avoir osé danser sur musical.ly (ancien Tik Tok), posté des vidéos et tutos sur IGTV (chaîne tv insta), a aujourd’hui plus de 10,5 millions d’abonnés à 19 ans seulement !
• Essayer de devenir acteur pour faire une carrière à la télé ou au ciné ! Être sous les feux de la rampe, monter les marches du Festival de Cannes (pendant le Festival hein, sinon on peut tous le faire évidemment). Jouer dans des blockbusters, avoir un oscar et faire partie du gotha du cinéma. (rien que ça !)
Peu importe l’âge de votre enfant, qu’il soit petit ou adolescent, il s’identifiera toujours à un personnage ou une célébrité, selon ses envies, ses talents ou ses capacités. Si devenir une star semble simple, facile et reposant, il en est, en vérité, tout autrement ! Faire carrière n’est pas une mince affaire, souvent on ne nous montre que les paillettes, les avantages et les jolis côtés d’être une célébrité, mais l’envers du décor n’est, lui, pas toujours commode !
Zoom sur les coulisses du métier de star :
• Mannequin : dans le mannequinat, tu es souvent considérée comme un joli bout de viande dont on analyse les morceaux. Un porte-manteau à qui l’on ne demande ni de sourire, ni de s’exprimer et parfois même de ne pas « trop manger ». Ce sont des tonnes de castings que tu devras passer pour ne décrocher, parfois, que de tout petits contrats, sans parler de la concurrence qui se montre rarement tendre !Avant de faire carrière, il va falloir avoir un job sur le côté et peaufiner ton physique en prenant soin de ne pas t’abîmer les mains ou de te gameller… au risque de voir un contrat annulé !
• Danseur : pour la danse, c’est de l’exigence « intransigeante » ! Le moindre faux pas et tout peut balancer. Ce sont 5 à 6 entrainements par semaine, des étirements, des échauffements, une hygiène alimentaire stricte et faire une croix sur les sorties tard dans la nuit ! Le sommeil et la rigueur sont primordiaux.
• Chanteur : tant de gens aimeraient percer dans ce métier, que malheureusement, CITY’S
peu y arrivent sans tomber dans le piège de la « promotion canapé ». C’est cliché, mais ça a toujours existé ! Chanter, c’est s’entrainer, muscler ses cordes vocales, ne pas fumer, ne pas boire d’alcool, avoir assez de repos. C’est faire des vocalises, recommencer un titre 20 à 30 fois avant d’enregistrer la meilleure « prise ». C’est vivre la peur au ventre que cet organe se fasse la malle à cause d’une pharyngite, d’une grippe ou d’une extinction de voix. C’est aussi la course à l’identification. Les maisons de disques exigent d’avoir ce petit grain de voix qui ne ressemble qu’à soi, au point d’être identifiable dès les premières secondes…
• Youtubeur : non ce n’est pas un métier de glandeur, planqué derrière sa petite caméra. Avant d’être Youtubeur reconnu, il peut se passer énormément de temps, vraiment beaucoup de temps (à moins d’avoir un petit coup de chance ou d’avoir déjà de bonnes connaissances). Le métier de youtubeur, c’est cumuler plusieurs casquettes et jongler avec le métier de comédien, acteur, présentateur, producteur, réalisateur, monteur et community manager, tout cela, sur une seule et même tête ! Autant dire que cela prend du temps, demande beaucoup de créativité, d’imagination et d’une touche de folie ou d’audace pour attirer le plus de monde. Si on est reconnu, on gagne 1 € entre 1000 à 5000 vues…
• Cuisinier : pour être un bon cuisi-nier, il faut pouvoir commencer au bas de l’échelle, accep-ter les boulots qui semblent ingrats sans broncher et résister à la pression 16 heures par jour ! Il faut être créatif, tra-vailler des produits de qualité, avoir une bonne technique, être minutieux, précis et être capable de transmettre de l’émotion dans l’assiette. Il faut être artiste pour jouer avec les textures et les couleurs, mais aussi fin gourmet pour découvrir toute une palette de saveurs. C’est créer, échouer et recommencer avec beaucoup de cœur et de rigueur.
• Influenceur : Partez du principe que l’on ne voit que 10% de sa vie… le côté le plus facile ! À côté de cela, « bye bye » la spontanéité ! Un planning chargé, une stratégie à pla-cer qui va bien plus loin que de s’occuper à prendre un cliché instantané et choisir le bon filtre. Il faut pouvoir trouver du contenu, se réinventer, se livrer tout en cumulant le rôle de photographe, graphiste et même agent. Oui, car il faut pouvoir démarcher les marques (croire qu’elles arrivent toutes est une douce illusion sauf si ton nombre de followers frôle le million), essuyer des refus parce que vous n’êtes pas assez connus, être jugé et critiqué en permanence sans avoir le pouvoir de tout contrôler. Veillez à signer des contrats d’influenceur avec les marques pour être certain d’être couvert et de ne pas être utilisé à mauvais escient.
Doit-on empêcher ses enfants de vivre leur rêve de star pleinement ? Je ne pense pas mais, si malgré les contraintes du métier, votre enfant n’en démord pas, sachez adopter le bon comportement ! Quelques conseils…
Tout d’abord, vérifiez bien qu’il s’agit de son rêve et pas du vôtre ! S’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses propres rêves, il n’est jamais trop tôt pour éviter de faire un « transfert » sur ses enfants. Ne vous moquez pas de lui, au risque de lui insuffler une mauvaise estime de lui-même dans sa vie. En revanche, encouragez-le à développer ses compétences pour y arriver : prendre des cours de danse, de chant, de théâtre, de cuisine, etc.
Évitez de l’encenser, même si votre enfant est particulièrement doué (soyez objectif !). N’oubliez pas qu’il n’est pas à l’abri des refus, parfois rudes, et que son égo peut en prendre un sacré coup ! Ne devenez pas son « manager ». Encouragez-le plutôt à réaliser les démarches lui-même, mais restez présent lors des castings et autres rendez-vous afin de garder un œil à sa sécurité.
Surfez sur son désir d’être reconnu pour l’émanciper un peu et lui insuffler plus d’autonomie ! Il prendra en assurance et apprendra à se démener pour y arriver. Signez un contrat entre vous et lui : s’il a plus de 80% aux résultats scolaires, alors vous lui laisserez faire les démarches qu’il souhaite et lui offrirez les cours dont il a besoin pour parvenir à ses rêves… « Le tout, ce n’est pas d’avoir du talent, c’est aussi et souvent : être au bon endroit, au bon moment » !
Courage aux parents « victimes » de la star attitude de leur enfant, courage aux enfants « victimes » du désir de stars de leurs parents et surtout… n’oubliez pas d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue lorsque vous les poursuivrez !Gardez la tête froide sans pour autant prendre la tête de vos parents !
Marielle Botty – STRATAG’M