Les aliments bio et respectueux de l’environnement sont on ne peut plus en vogue et toujours plus présents dans votre garde-manger. Le vin ne déroge pas à la règle. Que ce soit chez votre caviste préféré ou dans les rayons de supermarchés, de multiples labels ornent les bouteilles. Alors entre vins conventionnels, bio, en biodynamie ou nature, comment s’y retrouver ? Essayons de démystifier quelque peu toutes ces mentions afin de vous aider lors de vos prochains achats.
Suivant les pratiques adoptées et les produits chimiques utilisés tant à la vigne qu’en cuverie, on pourra distinguer 4 grandes «méthodes» d’élaboration du vin à savoir: conventionnelle, biologique, biodynamique et nature. Chaque approche peut être certifiée par un ou plusieurs labels qui établissent un cahier des charges spécifique à la culture du raisin et à la vinification.
C’est la méthode la plus répandue à travers laquelle tous les outils et produits chimiques de synthèse autorisés en agriculture peuvent être utilisés (insecticides, herbicides,…). Jusqu’à 55 intrants peuvent rentrer en ligne de compte lors de la vinification du vin dont les sulfites – souvent incriminés – qui peuvent être ajoutés à hauteur de 200 mg / litre.
Contrairement au mode conventionnel, aucun produit chimique ne peut être utilisé en viticulture. Seuls les produits chimiques d’origine naturelle sont acceptés. Il s’agit principalement du cuivre et notamment la fameuse « bouillie bordelaise » qui est répandue sur la vigne pour la protéger des attaques de Mildiou (champignon). Les sulfites sont autorisés jusqu’à 150 mg/litre. En ce qui concerne les autres produits œnologiques, le cahier des charges du label bio en a réduit l’utilisation mais une trentaine peuvent encore entrer en ligne de compte au cours de la vinification. Dire qu’un vin bio ne contient pas de produits chimiques n’est donc pas toujours juste !
La biodynamie, c’est un peu l’homéopathie du vin. Vous connaissez le dicton « Il vaut mieux prévenir que guérir»? C’est exactement le concept. Les vigneron(ne)s qui travaillent en biodynamie utilisent les mêmes principes de base que dans l’agriculture biologique mais ils vont un peu plus loin partant du principe que le sol est une matière vivante et que son équilibre doit être respecté. Plusieurs pratiques sont donc mises en œuvre pour cela notamment la dynamisation des sols qui se fait en enfouissant dans le sol des cornes de bœuf remplies de bouse de vache afin de favoriser la vie microbienne ! Pour prévenir les maladies, les vigneron(ne)s pulvérisent la vigne avec des décoctions marines, minérales ou à base de plantes qui ont été dynamisées par un brassage sous forme de tourbillon. Ils s’appuient également sur le calendrier lunaire pour toutes les opérations qu’ils réalisent que ce soit à la vigne ou au chai. Il y a donc un petit côté ésotérique qui se cache derrière cette approche. Mais les vigneron(ne)s qui la pratiquent ne sont pas tous lunaires pour autant ! Côté chiffres, les intrants peuvent se compter sur les doigts d’une main et le souffre atteint un taux maximal de 90 mg / litre.
La mention «vin nature ou naturel» n’a pas vraiment de définition légale. Il n’existe à l’heure actuelle pas de certification officielle. Chaque vigneron(ne) est libre d’apposer cette appella- tion sur l’étiquette de son vin. C’est pour cela que ces vins sont encore très controversés. Il existe cependant quelques associations qui établissent des chartes reprenant les principes de base de cette « méthode nature ». Il va de soi que la vigne est bien sûr conduite en agriculture biologique voire en biodynamie donc sans produits chimiques de synthèse. Aucun intrant n’est autorisé lors de la vinification. Une dose minime de sulfites peut néanmoins être ajoutée avant la mise en bouteille (maximum 30 mg / litre). Aucune technique ou technologie visant à uniformiser ou modifier le jus n’est autorisée (filtration, centrifugation…). En bref, la vinification se fait d’une manière non-interventionniste afin de préserver au maximum le fruit. Cette méthode est très compliquée car elle demande une grande rigueur au chai pour éviter toute contamination de bactéries qui donnerait un mauvais goût au vin. De plus, la très faible adjonction de sulfites peut parfois conduire à une refermentation en bouteille et donc à une pétillance en bouche quand il n’y a pas lieu d’être. Ces vins demandent souvent beaucoup d’aération afin de pouvoir être dégustés.
Comme mentionné précédemment, afin de certifier que le vigneron élabore son vin d’une manière biologique, biodynamique ou méthode nature, plusieurs labels ont vu le jour. Ce sont ces certificateurs qui rédigent et font respecter un cahier des charges réglementant la viticulture et la vinification. Pour les vins biologiques, il s’agit principalement du label AB ou du label européen. En ce qui concerne les vins en biodynamie, deux certificateurs sont reconnus : Demeter et Biodyvin. Viennent ensuite des associations pour les vins natures comme « Vin méthode nature ».
Voici quelques-uns des logos que vous pour- rez observer sur les bouteilles. Ouvrez l’œil !
Alsace, AOP Alsace
Cépage : Sylvaner
Vin blanc en biodynamie
Un vin sec et équilibré aux arômes de fruits blancs et légèrement citronné. En bouche, il est gras et soyeux avec une belle acidité mûre en finale. Il surprend par sa persistance révélée par sa minéralité typique des marnes à gypse du domaine. C’est un vin subtil, naturel et plein de charme.
Languedoc, IGP Cévennes
Cépages : Syrah et Cinsault
Vin rouge en bio
La robe éclatante sur des reflets grenat annonce ce vin rouge gourmand. Le nez s’ouvre sur des notes de myrtille, de réglisse et de poivre gris. La bouche est croquante sur des petits fruits rouges avec un grain de tanin souple et rond qui accompagne une finale fraîche et légère.
À noter que les vigneron(ne)s qui travaillent en bio, biodynamie ou en méthode nature ne demandent pas forcément de certification ou n’apposent pas toujours le label sur leurs bouteilles même s’ils l’ont obtenu. Il en va de même pour certains domaines considérés comme «conventionnels » qui travaillent d’une manière très respectueuse pour l’environnement et qui n’abusent en aucun cas des additifs. Le conseil de votre caviste reste encore le meilleur moyen d’être sûr de ce que vous buvez !
ANGÉLIQUE – LES BOUCHES ROUGES