La peur de l’inconnu a toujours été source de stress pour grands et petits, mais beaucoup plus anxiogène chez nos minis ! Après tout, quand on ne désamorce pas une peur, on l’entretient ! Que ce soit celle de l’abandon, du noir ou encore de l’eau… il faut comprendre ces angoisses et trouver des astuces pour aider nos bouts de choux à s’en défaire.
Arrivée l’heure du coucher, quand le soleil s’en va vers d’autres horizons, c’est là que s’affaire l’imagination incroyable de nos mignons ! Du monstre caché sous le lit qui les dévorera tout cru une fois la porte fermée, au câlin qu’ils penseront être le dernier parce que vous allez les abandonner ou au drame qui va forcément leur arriver parce que la veilleuse n’est plus allumée… les peurs les mettent à rude épreuve !
Vous vous sentez un peu désemparé face à la situation ? Pas de panique, on vous donne des astuces et on vous explique.
Pourquoi ?
Le problème, ce n’est pas vraiment le noir, mais l’idée qu’ils s’en font et l’angoisse de la séparation. Dans l’obscurité, l’enfant est seul et dénué de tous ses repères aussi bien visuels, auditifs, qu’émotionnels. Après tout, qui n’a pas cru voir une ombre passer par ici ou penser que ce bruit n’a rien à faire ici ? La peur s’installe donc et le noir devient forcément une menace. Saviez-vous, en revanche, que n’importe quel enfant accepterait de dormir dans le noir le plus complet tant qu’il est accompagné de ses parents ? Au final, bien plus que le noir directement, ça renvoie plus à l’angoisse de la solitude tout ça.
Quand ?
Survient entre 18 mois et 5 ans.
Comment faire ?
– En parler avec lui, demander de dessiner ou de décrire ce qui lui fait peur.
– Laisser une lumière de plus en plus faible pour qu’il s’habitue doucement à l’obscurité (certaines lumières s’éteignent après 2 heures par exemple).
– Mettre en place un rituel de coucher pour apaiser l’enfant avant de s’endormir.
– Essayer de ne pas passer plusieurs fois dans la première phase de son sommeil pour voir si votre enfant dort bien. Vous nourrirez plus vite son angoisse que de le pousser dans les bras de Morphée !
Pourquoi ?
C’est simplement une méfiance naturelle, type “instinct de survie” qui fait qu’on a peur d’un environnement que l’on ne connait pas. Le bain, la piscine, la mer, un lac ou une rivière, plus l’étendue d’eau est vaste, plus grande sera la peur. Celle de ne pas savoir où elle va nous emmener, quelle profondeur elle a, qu’est ce qu’il y a « en-dessous »…
C’est là que le fruit de l’imagination débor- dante des enfants rentre en piste : et si l’eau m’aspirait au fond ? Si les éclaboussures me rendaient aveugle ? Si un requin vivait dans la piscine ? Et si le tourbillon de la baignoire allait m’engloutir ? Mais non mon bouchon… on va t’expliquer !
Quand ?
Possible dès 4 mois jusqu’à environ 4 ans.
Comment faire ?
– Jouer dans l’eau pour lui montrer que tout va bien (y mettre des jouets si c’est dans le bain).
– Aller dans l’eau soi-même avant de lui proposer de venir avec lui.
– Commencer l’accoutumance dans un en- droit plutôt calme avec le moins de « vagues » possible.
– Proposer une solution intermédiaire comme être sur l’eau (sur un matelas) plutôt que dans l’eau directement.
Pourquoi ?
Parce qu’il ne les connait pas, voilà tout ! Très répandus chez les tous petits, les bruits sont si nombreux qu’il leur est encore impossible de les identifier sans penser à un danger.
Tondeuse, bruit sourd, aspirateur, claquement de porte… ce sont des bruits nouveaux que l’enfant doit apprendre à connaitre au fil du temps.
Quand ?
Vers 1 an et parfois avant…
Comment faire ?
– Lui montrer ce qui fait du bruit et lui expliquer pourquoi ça fait du bruit.
– L’éveiller dès tout petit à la découverte de nouveaux bruits, histoire de se familiariser.
– Imiter le bruit avec un sourire, en dédramatisant ou même en le mimant…
Pourquoi ?
Votre bébé commence à comprendre qu’il est une personne à part entière et qu’il n’est plus relié à maman vers l’âge de 8 mois. À partir de ce constat, ça génère la peur appelée « angoisse de la séparation » ou peur de l’abandon.
C’est aussi à cet âge-là que les bébés commencent à reconnaitre les visages et qu’ils savent différencier leurs parents des inconnus. D’ailleurs, ils s’agitent beaucoup plus quand une personne qu’ils n’ont jamais vue auparavant se penche vers lui ou s’adresse à lui, cherchant du regard votre approbation.
Quand ?
Entre 8 et 18 mois
Comment faire ?
– Éviter de partir quand il ne vous regarde pas.
– Habituez-le à voir du monde et lui “présenter” les personnes qu’il rencontre pour qu’il comprenne que c’est normal.
– Ne pas prolonger le moment du départ qui pourrait lui donner l’impression d’un au revoir important ou inquiétant.
– Instaurer une période de transition lorsque vous partez (en reculant de plus en plus la chaise de son champ de vision, où vous laissez une main sur son torse lorsqu’il est au lit pour, petit à petit, sortir de chambre sans faire de bruit).
Pourquoi ?
C’est une peur qui se transmet de génération en génération, par les comptines et histoires que l’on partage dès le plus jeune âge. Souvenez-vous… le loup qui mange le chaperon rouge, se promener dans les bois tant que le loup n’y est pas… Il faut avouer qu’on ne leur fait pas bonne presse Et puis, c’est encore une fois l’inconnu… tu en as déjà vu toi, un monstre imaginaire ou pas d’ailleurs ? L’imagination débordante lui joue des tours, c’est aussi vers le même âge que les enfants ont peur des personnages comme le père Noël ou les clowns, car ils ne font pas la différence entre les monstres de leur imagination et les “monstres” qui existent vraiment.
Quand?
Entre 3 et 4 ans
Comment faire ?
Mettre en place des mises en situation pour aider l’enfant à rationaliser leur peur, en dessinant le grand méchant loup par exemple afin d’aider votre enfant à le distinguer de la réalité.
Dire que les monstres n’existent pas ne suffit pas, l’enfant a besoin de preuves pour pouvoir réellement affronter sa peur.
– Valider leur sentiment: vos enfants ont besoin de voir qu’ils sont soutenus, évitez de leur dire qu’il ne faut pas avoir peur, cela ne fera qu’empirer leur sentiment de culpabilité. Expliquez-leur plutôt que vous aussi, quand vous aviez leur âge, vous aviez peur du noir. Et pourtant, avec beaucoup de courage, vous avez réussi à surmonter cette peur, alors eux aussi en sont capables.
– Rationaliser la peur : pour les peurs irrationnelles comme celle des monstres ou des créatures imaginaires, il est important d’éduquer l’enfant sur la rationalité de la peur. Expliquez-leur que les monstres ne sont pas réels, qu’ils ne sont que le fruit de leur imagination et qu’ils n’ont dès lors rien à craindre.
– Confronter peu à peu : la clé pour battre les peurs, c’est de réussir à les confronter. Inutile d’essayer de laisser votre enfant dans le noir pour qu’il s’habitue à l’obscurité. Les enfants ont besoin de tester les choses pour les comprendre, c’est pour cela qu’il vaut mieux graduellement confronter l’enfant à sa peur plutôt que de l’obliger à lui faire face directement (s’endormir avec une veilleuse de moins en moins forte pour aider à s’en- dormir dans le noir complet).
– Montrer l’exemple : nous le savons, les enfants sont les miroirs de leurs parents. Utilisez donc ce principe pour leur montrer votre façon de réagir face à vos propres peurs. Ils tenteront naturellement de « faire comme les grands» et auront tendance à rester calme face aux situations qui les angoissent. Instaurer un rituel de confort peut les aider dans ce processus de zen attitude.
– Lui montrer qu’il est courageux et lui donner peu à peu confiance en lui.
– Lire des livres avec votre enfant qui parlent des peurs afin qu’il puisse s’identifier au personnage de l’histoire ou voir que dans le livre, même si on a peur, il ne se passe rien.
– Ne pas minimiser son angoisse ni s’en moquer… ça lui passera ! Dites-vous que vous aussi, vous êtes passé par là avant votre enfant.
– Prenez le temps de discuter, de le cajoler et de le rassurer.
Si malgré toutes vos tentatives, votre enfant n’est pas très coopératif, surtout ne le forcez pas à affronter sa peur, cela pourrait ne faire que l’accentuer !
Sachez que vous n’êtes pas seuls et que cela arrive à la plupart des enfants, même encore en grandissant, avec des peurs proportionnelles à l’âge qu’ils ont. Dites-vous que les peurs font partie de la croissance de votre enfant et qu’elles sont là pour le renforcer, le tout est de comprendre comment les gérer et de prendre le temps de les dompter.
Marielle Botty – STRATAG’M