@Laetizia Bazzoni – Intérieur : Studio Julie Hérion
@Caroline Dethier pour SOHOO Studio
@Carole Guyot
@Laetizia Bazzoni – Intérieur : Studio Julie Hérion
@Laetizia Bazzoni – Intérieur : Studio Julie Hérion
@Skay pour SOHOO Studio
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@Projet en cours – 3D : studio Julie Hérion
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@SOHOO Studio
@Caroline Dethier pour SOHOO Studio
@Carole Guyot
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Beaucoup en rêvent, mais peu tentent l’aventure. Ne plus être uniquement passionné de décoration, mais en faire son métier. C’est le cas de nombreux architectes d’intérieur issues d’une reconversion professionnelle. Perte de motivation dans un métier, opportunité à saisir ou encore urgence de changer de vie, on retrouve des cas différents, mais allant toujours dans une même direction : remplir sa vie professionnelle de sens.
Les passionnés de décoration me disent régulièrement: «Quelle chance tu as, d’exercer ce beau métier ». Il est vrai qu’il en fait fantasmer… Pour beaucoup d’entre vous, c’est un rêve. Devenir architecte d’intérieur, faire de la décoration votre quotidien. Se réinventer professionnellement est une idée qui séduit de plus en plus. Selon un sondage réalisé en France en janvier 2021, un actif sur cinq est actuellement dans un processus de reconversion professionnelle. Faire toute sa vie le même métier est désormais révolu. Au même titre que l’on change d’entreprise, on peut désormais changer de métier. Mais il n’est pas toujours évident de se réinventer sans passer par la case formation. Une idée maintenant possible et accessible avec les formations proposées spécialement pour se reconvertir après une première vie professionnelle. Ces formations esquissent la possibilité d’un nouvel avenir professionnel.
La récente pandémie et le confinement nous ont fait repenser notre bien-être au travail, et la définition que l’on mettait derrière le mot travail. Ainsi, le télétravail largement démocratisé nous a poussé à revoir notre habitation. Certains ont développé un intérêt très fort pour la décoration et la nécessité de se composer un intérieur confortable, esthétique et surtout en accord avec leur mode de vie. Faire un nouveau métier, se réinventer et faire de sa passion pour la décoration, une activité profession- nelle, c’est donc envisageable!
Perte de sens dans le travail ou l’envie de découvrir un nouveau métier, voici quelques exemples d’architectes d’intérieur ayant sauté le pas de la reconversion professionnelle. Formées en cours du soir ou en cours de type universitaire, elles sont retournées des années après sur les bancs de l’école pour apprendre les bases et notions indispensables à ce métier. Cette profession est technique, et certaines notions nécessitent une grande méthodologie et des connaissances précises (ergonomie, distances minimum, normes, électricité, plomberie…) mais aussi des apprentissages plus récents via des logiciels de 3D et 2D. Des compétences qui ne s’apprennent pas seul ou alors difficilement. La méthodologie du déroulement d’un projet aussi, est tout un art. Comment analyser les devis, les comparer ? Comment faire un rapport de chantier? Quelle sont nos responsabilités?
Les formations proposées – pour la plupart à temps plein – permettent de se consacrer pleinement à cet apprentissage et de sortir avec une solide formation donnée par des professionnels du milieu.
Quelles formations d’architecte d’intérieur choisir? Comment financer cette formation? Comment se lancer en tant qu’architecte d’intérieur? Comment en vivre? Deux architectes d’intérieur ont répondu à mes questions.
Caroline Andréoni est une architecte bien connue de la capitale française. Elle a débuté sa carrière dans l’immobilier pendant 10 ans à Nice avec sa propre agence. Avec le temps, elle s’est forgé un vrai œil d’expert quant au potentiel des lieux. Mais frustrée de ne pas pouvoir s’impliquer davantage dans la rénovation des biens qu’elle vendait, elle s’est lancée dans la reprise de ces études plus artistiques.
« À 30 ans, j’ai décidé de tout plaquer, de rentrer à Paris et reprendre mes études pour me former au métier d’architecte d’intérieur»
Ce qui fait peur, et ce qui effraye avant de se lancer, est la réalité du monde du travail. Comment se lancer une fois sorti de l’école ou de formation?
Les attentes ne sont pas les mêmes à 23 ans et à 40 ans. Lorsqu’on sort des études tout jeune, et qu’on met les pieds dans la vie active, les attentes salariales sont modestes, et tout est bon comme expérience à prendre pour se construire des acquis.
Je remarque aussi que les clients aussi, sont plus tolérants avec les maladresses d’une personne jeune et sortant de l’école, que d’une personne ayant 10 ans d’expérience. La problématique est différente pour une personne qui se lance après une reconversion professionnelle, à l’âge de 35-40 ans. Elle a certes une expérience de terrain et de vie qui la rendent plus vite sûre d’elle et autonome dans le métier, mais les attentes sont directement quelques échelons au-dessus. Se créer une clientèle prend du temps. Alors on commence en postulant dans des agences, et on n’est pas souvent rappelé. N’ayant aucune expérience dans l’architecture d’intérieur, ce profil n’intéresse pas grand nombre d’agences. Chaque parcours est différent, donc le meilleur à conseiller est de ne pas voir trop grand trop vite. Commencer petit et se créer une clientèle grâce au bouche à oreille. Au fur et à mesure, de petits projets en petits projets les clients font confiance, avec des projets
des plus en plus importants. A présent, Caroline Andreoni recrute essentiellement des décorateurs reconvertis au sein de son agence, car elle leur trouve une énergie et une créativité débordantes, ne se prennant pas trop au sérieux, avec des profils aux multiples casquettes.
Relayer les projets sur les réseaux sociaux, permet de se créer une communauté fidèle et de toucher de nouveaux clients. Instagram est clairement aujourd’hui un outil indispensable pour faire connaître notre travail.
Croire en soi ! Faire des stages, même gratuits, car il n’y a que sur le terrain que l’on apprend ! Et d’être persévérant, car c’est un métier difficile, dans lequel il est dur de se faire respecter et qui demande d’être extrêmement polyvalent : vous devez être à la fois créatif, commercial, opérationnel, soigner votre relation client, gérer votre propre communication, faire votre comptabilité, être un bon manager pour vos équipes… C’est un métier qui demande énormément d’énergie et qui n’offre pas beaucoup de répit.
Mais c’est compensé par la procuration d’un bonheur immense!
CAROLE GUYOT – SOHOO STUDIO