En 2023, vous vous êtes fixé de trouver le grand amour en vous inscrivant sur les sites de rencontres et de vous lancer dans le bain de la séduction. Après tout, si trouver l’amour en un clic est si facile, pourquoi s’en priver ?! La Saint-Valentin approchant à grands pas, voici l’occasion toute trouvée pour faire le point sur l’amour 2.0, voire 3.0 ! On y va ?
Est-on vraiment aimé sur ces applications ? Telle est la question! Ils ne sont pas nouveaux et pourtant, la crise du Covid et les confinements ont fait exploser le nombre d’utilisateurs sur ces sites de c** œur (quoi d’autre voyons ?). Bon ça peut se comprendre, “loin des yeux, loin du cœur”, le manque de contacts, de relations… d’amour quoi! Force est de constater que même après le retour à la “normale”, les Tinder/Grinder, Meetic, Elite Dating, Adopte un mec, Happn et autres… remportent toujours un franc succès auprès des cœurs solitaires.
Un engouement prouvé par les chiffres: en 2021, près de 40% des personnes divorcées, veuves ou célibataires ont utilisé des applis pour trouver des partenaires. En 2022, Tinder (dispo dans 196 pays) aurait dépassé le cap des 60 millions d’utilisateurs, ce qui est un record pour l’application de rencontre la plus populaire du monde (source : Tinderpressroom). Mais qu’en est-il du coup de cœur, de ces papillons qui frémissent dans le ventre au premier regard, du charme et du charisme que l’écran ne nous renvoie pas souvent ? Doivent-ils passer aux oubliettes ou être troqués contre des mots dont on ne sait s’ils sonnent faux ?
Bon OK, dans la «vraie vie» aussi on a des baratineurs, mais au moins, I.R.L., on évite les demandes de « mariage blanc » à tout bout de champ et l’envahissement des dickpics peu ragoutants.
Il faut croire qu’on a fini par choisir de laisser les papillons au placard, le temps de se faire une idée un peu plus précise du mec idéal sur le net. Après tout, si le coup de foudre hybride pouvait fonctionner (sur l’écran comme dans la réalité), autant mettre toutes les chances de son côté non ?
Au moment de compléter le profil recherché, éviter de le rédiger comme une offre d’emploi… soyez le plus vrai possible, ça vous aidera à une sélection plus naturelle.
Évitez les critères « bateau », « vagues » ou « irréels » du type :
• Beau gosse -> porte ouverte aux selfies de mecs gominés qui gonflent ses pectos à l’huile pailletées.
• De préférence grand -> bon, en sachant que les 3⁄4 des femmes cherchent un mec au-dessus d’1m80 parce que « ça fait bien », et connaissant la manie qu’ont les hommes d’augmenter leurs mensurations de quelques centimètres… vous risquez bien de devoir venir au rendez-vous en baskets et lui en talons.
• Fort -> fort pour quoi? Pour porter des meubles, pour vous protéger, pour assumer une situation, pour être l’opposé de « gras » ? Si c’est le cas, écrivez carrément « fit » c’est plus précis !
• Fidèle et sincère -> pour rappel, le Père-Noël vient de passer et honnêtement, qui oserait écrire dans son profil qu’il est volage, beau parleur ou menteur ?
• Sensible -> c’est-à-dire ? Adepte de la boite de Kleenex quand un film romantique passe ? Émotif? Doué de compréhension de la gent féminine sans en posséder le dico ?
• Qui sait ce qu’il veut -> trop vague, car il veut peut-être la dernière PlayStation alors que toi ce qui t’intéresse c’est te marier et avoir des enfants… dis-le franchement.
Bref tu vois où l’on veut en venir ! C’est sûr que quelqu’un près de chez toi t’intéressera plus qu’un mec qui vit à 200 km, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut manquer d’humanité et dire « dois vivre dans un rayon de 30km ». L’amour t’attend peut-être au 31e, qui sait? Tout comme il sera plus difficile de modifier le QI et l’orthographe d’un mec qui te demande d’emblée : « es ce ke tu bz » !
S’il est vrai que l’amour en mode digital séduit aussi pour de “mauvaises” raisons (ceux qui ne cherchent que des “plans cul” ou qui sont enclins aux infidélités), il faut reconnaître qu’il se montre d’une grande aide pour celles et ceux qui éprouvent des difficultés à séduire dans la vraie vie, notamment : les timides, les discrets ou les introvertis.
Devant un écran, les doigts osent ce que la bouche ne se permet pas, on écrit ce qu’on ne se sentirait pas capable de dire en face. Comme le chante Polnareff dans Goodbye Marylou: “je tape sur mon clavier tous les mots sans voix qu’on se dit avec les doigts”. Alors, on se lance, on franchit le pas, on s’affranchit, on se dévoile… jusqu’au petit jour on se dira tout de nous. Là, on se met à nu, au figuré, parfois au propre.
Entre fantasme et projection, l’échange peut vite devenir intense et prendre une tournure plus “hot”, pour ne pas dire érotique; les mots agissent comme des caresses, celles-ci peuvent même devenir réelles – nos propres mains remplaçant celles de l’autre, si loin (soupir)…
« Sex tchat », « Hot dial » ou « webcams coquines », le cybersexe a le vent en poupe. Caché derrière son écran, on assouvit sa quête du frisson et ses pulsions dans son cocon, sans plaisir coupable (ou presque). Les fantasmes s’écrivent, se lisent, se projettent, se regardent, s’écoutent et se réalisent à la demande ou à l’instant T. Attention toutefois à ne pas se brûler les doigts et à ne pas jouer à des jeux dangereux; il faut pouvoir rester conscient que ces échangent compromettant peuvent être capturés à mauvais escient.
On peut être pour ou contre ce type de rencontre, mais les sondages sont éloquents : les amours virtuelles font désormais partie de notre quotidien, il n’y a même plus aucune honte à avouer qu’on a trouvé son partenaire en tapotant sur son clavier.
En France, 1 adulte sur 3 dit avoir fréquenté une app ou un site de rencontres tandis que, de l’autre côté de l’Atlantique, les couples formés sur appli sont devenus presque aussi nombreux que ceux qui se sont rencontrés via des amis. Mieux, près d’un mariage américain sur trois a été permis par une rencontre numérique. Plus étonnant encore: une étude de 2013 a montré que les mariages US issus de rencontres online sont (un peu) moins susceptibles de capoter et (légèrement) plus heureux que ceux issus d’une rencontre dans la vraie vie !
Allez-y, si pour vous c’est le moyen le plus tentant, en attendant peut-être, le passage du virtuel au réel, de rencontrer quelqu’un. Sachez cependant que les risques de déception ne diminuent pas pour autant (plus dure sera la chute…). Enfin… tout dépend de ce que l’on cherche, et d’ailleurs, si on cherche. Aimer un jour ou aimer toujours ? Chacun fait (fait fait) ce qui lui plaît (plaît plaît) !
Marielle Botty – STRATAG’M